1906-1907 Orgaan van de Christelijke Vereeniging van Natuur- en Geneeskundigen in Nederland - pagina 112

98 ear il y a appropriation manifeste sans causalite. Considerons, en outre, que I'appropriation dont il s'agit n'est pas seulement uue correlation d'organes, un concours harmonique de fonctions, comme dans la loi de Cuvier. C'est quelque chose de plus palpable encore: c'est une adoptation méeanique et matérielle, un rapport de forme a forme, de structure a structure. Sans doute, dans I'organisation, toutes les parties, nous I'avons vu, sont en rapport avec les autres, le coeur concourt avec les poumons, le cerveau avec les membres, a une action commune; mais ce n'est la qu'une cooperation, un travail en commun; et quoique le but s'y manifeste déja avec une eclatante evidence, ce n'est toutefois qu'une unite d'action tout intelligible ; dans le eas dont nous parlons, la cooperation est d'une nature bien plus saisissable; car elle suppose I'application d'un organe a un autre, et un rapprochement momentane qui les confoml en un seul, phénomène qui ne pourrait avoir lieu sans une coincidence parfaite de forme et de structure. C'est pourquoi Platon a pu dire dans une fable célèbre que les deux sexes sont les deux moities d'un même tout, moités qui cherchent a se rejoindre pour recomposer le tout pritnitif. Cette nerveilleuse adaptation réciproque ne peut être considérée comme un simple résultat de l'usage et de la rencontre; comme si l'on disait, par exemple, que la forme si juste des articulations des os vient précisément du jeu des organes les uns sur les autres ; car isi l'usage et la rencontre supposent précisément la formation des organes, bien loiu de l'expliquer; pour qu'il y ait rencontre, il faut qu'il y ait déja adaptation et réciprocité de coiivenance ; et l'on ne dira pas que cette adaptation s'est faite avec le temps, car l'espèce ne pouvant subsister sans elle, aurait péri lavant qu'elle eüt pu se former. Enfin, s'il n'y avait entre les organes du sexe qu'une simple conformité de structure, et une adaptation matérielle, mais sans effet utile, on pourrait encore admirer cette rencontre sans être absolument force d'y voir un rapport de finalité. Par exemple, la main d'un homme est très-propre a s'adopter a la main d'un autre homme; cependant il ne serait guère vraisemblable de dire que la nature a accordé aux hommes cet organe pour qu'ils pussent se donner des poignées de main; cette adaptation tout extérieure qui résulte de

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