1954 Geloof en Wetenschap : Orgaan van de Christelijke vereeniging van natuur- en geneeskundigen in Nederland - pagina 253

QU'EST-CE QUE L'HOMME ? par le Dr PAUL TOURNIER, de Geneve.

Mesdames et Messieurs, Permettez-moi d'abord de vous remercier tous de I'accueil si amical que vous nous avez reserve, et vous, en particulter, mon cher Président, pour les paroles si aimables que vous venez de m'adresser. Comme vous I'avez rappplé, nous sommes venus, ma femme et moi, déja bien souvent dans cette maison que nous retrouvons avec une grande jolie. Nous y voyons chaque fois des visages nouveaux, ce qui témoigne de I'importance grandissante de ces rencontres; mais nous avons le plaisir d'y revoir aussi des visages aimés, des hommes qui sont devenus de véritables amis; il en est vm cependant, auquel nous pensons constamment ici, et qui n'est plus la, Jakob Ten Kate. Je tiens a évoquer son vivant souvenir: il a été, avec le pasteur Peter van Leeuwen, I'initiateur et I'organisateur dévoué et ardent de ces rencontres. Je voudrais maintenant vous dire la grande impression que m'a faite, hier soir, la conférence du professeur van den Berg. Certes, je n'ai pu la suivre que bien imparfaitement, grace a l'amabilité d'un traducteur qui s'efforgait de me dire a I'oreille ce dont parlait I'orateur. Cela m'a suffi cependant pour me rendre compte que nos idees et nos experiences concordent remarquablement. Cela m'a si vivement frappe que je me suis decide, cette nuit, a remanier mon exposé afin de le lier au sien. Vous vous rappelez les deux parties de sa conférence. Il y a évoqué successivement deux methodes, tres différentes l'une de l'autre, par lesquelles on peut chercher a connaitre l'homme, afin de répondre a la question posée ici: „Qu'est-ce que l'homme?" D'abord, la methode des schémas précis, des notions bien définies; puis celle de revocation poétique, en quelque sorte, de l'expérience que l'homme a de luimême, dans la grande diversité, dans la richesse de ses impressions subjectives et de la projection de soi sur les êtres et les choses qui l'entourent. Il y a la non seulement deux methodes, mais deux formes d'esprit, deux manières d'envisager l'homme que Pascal opposait déja quand il parlait de l'esprit de geometrie et de l'esprit de finesse. La première tournure d'esprit est celle de la science, qui pretend définir, démontrer; elle entend marcher d'une notion claire et precise a une autre, et construire ainsi un ensemble coherent de connauissances süres. La

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